Les candidats dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré présentent leurs priorités en tourisme

Michel Bureau (PLQ), Stéfany Tremblay (Démocratie directe), Myriam Fortin (QS), Lucien Rodrigue (PQ), Johanne Côté (directrice générale de la Chambre de commerce de Charlevoix), Raphaël Dubois (président de la Chambre de commerce de Charlevoix), Kariane Bourassa (CAQ) et Odré Lacombe (PCQ). Photo Tourisme Charlevoix, Émilie Desgagnés.

Tourisme Charlevoix a eu l’opportunité de discuter avec les six candidats aux élections provinciales du 3 octobre dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré en marge du « Tête-à-tête avec les candidats » organisé par la Chambre de commerce de Charlevoix, le mardi 27 septembre au Musée maritime de Charlevoix.

Ce déjeuner tournant de type « speed-dating » politique a permis à notre organisation de questionner les aspirants députés sur leur vision et leurs priorités concernant l’industrie touristique. Voici un résumé de leurs déclarations.

Question #1 L’industrie touristique est l’un des principaux moteurs économiques de Charlevoix. Quelles sont vos trois priorités en matière de tourisme?

Kariane Bourassa, Coalition Avenir Québec (CAQ) : « La revitalisation des régions plus éloignées, grâce à des projets comme le parc de la Côte-de-Charlevoix, contribuerait à la rétention des visiteurs, tout comme l’augmentation des subventions pour la bonification des événements et activités culturels. Cela dit, Charlevoix est arrivé à un tournant. On doit se positionner maintenant à savoir si on veut devenir un deuxième Mont-Tremblant ou opter pour l’écotourisme. On a le potentiel pour développer du tourisme de masse, mais est-ce que c’est ce que les gens veulent? On est à la croisée des chemins. »

Michel Bureau, Parti Libéral du Québec (PLQ) : « Bonifier l’offre en culture. Comme à l’Isle-aux-Coudres, il devrait y avoir des comédies musicales dans Charlevoix. C’est beau Le Festif!, mais ça dure quatre jours et ça attire moins les gens plus âgés. Une piste d’hébertisme, plus de spectacles à longueur d’année et la location de scooters électriques seraient intéressants. L’hiver, un festival de sculptures sur glace et des parades du Père Noël bonifieraient l’offre. »

Myriam Fortin, Québec Solidaire (QS) : « Ma vision du tourisme est qu’on doit tenir compte des réalités des différents territoires de la circonscription. Il faut aussi consolider nos acquis. Le tourisme occupe une place majeure dans Charlevoix et on le sent, il y a beaucoup de monde et il y a des enjeux de main-d’œuvre et de logements. Ça nous amène à réfléchir à notre capacité d’accueillir les gens convenablement. Le tourisme durable et la transition écologique sont des priorités pour notre parti. »

Odré Lacombe, Parti conservateur du Québec (PCQ) : « Le défi numéro un est la main-d’œuvre. L’offre touristique est bien développée et l’affluence de visiteurs est abondante, mais avec la tombée des restrictions sur les voyages, ça se peut qu’on ressente un contrecoup parce que les familles québécoises pourraient choisir d’autres destinations que Charlevoix ou la Gaspésie, par exemple. Il faut continuer à promouvoir notre tourisme local, mais il faut faire beaucoup plus d’efforts pour attirer à nouveau la clientèle internationale, parce que la chaine a été brisée. C’est de l’argent neuf qui doit entrer chez nous. »

Lucien Rodrigue, Parti Québécois (PQ) : « Mes priorités sont l’Espace Hubert-Reeves, le développement de la Pointe-aux-Alouettes à Baie-Sainte-Catherine et l’amélioration du quai de Pointe-au-Pic pour l’accueil des bateaux de croisière. Bonifier l’agrotourisme, améliorer le réseau des pistes cyclables, offrir des randonnées organisées et développer un parc national à Saint-Siméon sont aussi sur ma liste. Pour l’hiver, je pense qu’il faudrait créer une passe d’accès pour nos trois montagnes, soit Le Massif, le Mont Grand-Fonds et le Mont Sainte-Anne afin de séduire la clientèle internationale. Le Parti Québécois proposerait également des rabais sur les permis de chasse et de pêche. »

Stéfany Tremblay, Démocratie directe : « Le tourisme est notre grande richesse, inépuisable, si on arrête de l’exploiter intensément. Il faut que son développement respecte l’environnement et l’intégrité de chacun. C’est à nous, à tout le monde, de discuter de ce qu’on veut créer. Le tourisme, c’est la santé aussi; on a besoin de vacances, de bien-être, de ressourcement en nature et de sport. C’est à la base d’une société saine. Moi, j’irais rencontrer les gens du tourisme pour connaitre leur besoin plutôt que de leur imposer une ligne directrice. »

Question #2 : La pénurie de main-d’œuvre est l’enjeu numéro un au Québec, particulièrement dans l’industrie touristique. Quelles sont vos idées pour la contrer et donner de l’air aux entreprises?

Kariane Bourassa, Coalition Avenir Québec (CAQ): « Si on aborde le dossier du logement, grâce à la nouvelle Loi sur l’hébergement entrée en vigueur le 1er septembre dernier, les municipalités ont plus de pouvoir pour réglementer et gérer l’offre locative, notamment quand on parle d’hébergements touristiques. »

Michel Bureau, Parti Libéral du Québec (PLQ) : « Augmenter l’immigration francophone fait partie de la solution. Avec mon expérience dans les médias, je pense aussi que la région de Charlevoix pourrait avoir plus de visibilité à la télévision, partout au Québec et au Canada, pour vanter la qualité de vie et la beauté de la région et ainsi attirer de nouveaux arrivants. »

Myriam Fortin, Québec Solidaire (QS) : « La pénurie de main-d’œuvre est liée à la pénurie de logements. Québec Solidaire a un chantier de construction de 50 000 logements sociaux, soit 25 000 dans un premier mandat et 3 500 dans la Capitale-Nationale, dont Charlevoix. On souhaite aussi mettre en place un registre des baux et limiter la surenchère immobilière. Dans Charlevoix, il y a des toits, mais beaucoup sont pour de la location touristique et de court terme. Il faut limiter ça et mieux réglementer. L’immigration fait aussi partie de la solution. QS souhaite établir des carrefours régionaux pour mieux intégrer les nouveaux arrivants et contribuer au recrutement de main-d’œuvre. »

Odré Lacombe, Parti conservateur du Québec (PCQ) : « On veut offrir aux gens retraités et préretraités un crédit d’impôt pour favoriser leur retour à l’emploi sans être pénalisés. On souhaite aussi alléger les procédures pour l’immigration. Quant aux logements locatifs, on souhaite améliorer le délai de traitement des demandes de permis et offrir des incitatifs aux entrepreneurs qui s’engageront pour du logement locatif. Notre parti veut d’ailleurs éliminer la taxe de bienvenue. »

Lucien Rodrigue, Parti Québécois (PQ) : « On propose un crédit d’impôt pour la prolongation de carrière afin d’inciter les retraités et préretraités à rester plus longtemps sur le marché du travail. On veut aussi offrir plus de place en CPE et augmenter l’immigration permanente, pas seulement temporaire. Améliorer la productivité avec la technologie est aussi une solution pour l’avenir. Par exemple en agriculture, on peut utiliser un robot pour traire les vaches, c’en est une solution, à la pénurie de main-d’œuvre. »

Stéfany Tremblay, Démocratie directe : « Comment peut-on bien aller et être fort en étant aussi divisé et en ayant peur de notre voisin? Il faut qu’on soit ensemble et qu’on arrête d’apposer des étiquettes sur tout le monde. Avec l’inflation, on est pris à la gorge. Les agriculteurs ont même du mal à céder leur entreprise à leurs enfants. Ce n’est pas normal! Il faut que chacun fasse un petit geste et qu’on se rappelle qu’il y a de l’espoir. »

Ce qu’ils ont dit aussi

Kariane Bourassa, Coalition Avenir Québec (CAQ) : « Les idées ne doivent pas nécessairement émaner du député. Le ou la députée est là pour vous représenter, mais les citoyens et les entrepreneurs sont nos yeux et nos oreilles. »

Michel Bureau, Parti Libéral du Québec (PLQ) : « Mieux répartir les subventions pour favoriser les plus petites entreprises est une priorité. Il ne faut pas mettre tous nos œufs dans le même panier en accordant les millions toujours aux mêmes grandes entreprises. Il faut viser un meilleur équilibre et aider davantage les organismes communautaires. »

Myriam Fortin, Québec Solidaire (QS) : « Québec Solidaire propose que le financement public se base en partie sur des critères de développement durable. Charlevoix a toujours réussi à être un leader dans plusieurs domaines et on a l’occasion de l’être aussi en environnement en faisant bien les choses. »

Odré Lacombe, Parti conservateur du Québec (PCQ) : « Moi personnellement, nouveau parc national et pistes cyclables, ça me parle. Mais mon rôle n’est pas d’imposer mes idées, c’est de favoriser l’initiative et d’accompagner les promoteurs. Je suis un homme d’affaires et je vais tout faire pour pousser les projets porteurs. »

Lucien Rodrigue, Parti Québécois (PQ) : « C’est très saisonnier, ici. On pourrait s’inspirer d’autres pays ou régions pour développer les quatre saisons. Par exemple, en Californie, l’automne, il y a un grand festival du méchoui. Je pense aussi qu’on gagnerait à restaurer le patrimoine bâti, comme la Maison René-Richard, à Baie-Saint-Paul. »

Stéfany Tremblay, Démocratie directe : « La collectivité est divisée et les gens sont désillusionnés. Il faut qu’on s’assoie ensemble et c’est urgent. Je m’engage à dire les vraies affaires et à opter pour la transparence. J’aimerais qu’on ramène les assemblées populaires pour impliquer davantage la population dans les décisions. Ça fait trop longtemps que la politique ne parle pas de ce dont l’individu a besoin. »

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